Sauvegarde et promotion du patrimoine paysager et de la culture viticole de la Côte Vermeille

L'histoire

HISTOIRE DE LA CÔTE ROCHEUSE DES ALBERES

Jusqu’à l’an Mil

  • Vers 110 av. J.C.  Ouverture de la via Domitia, qui emprunte des chemins plus anciens : voie principale par le col de Panisar, voie secondaire par Cosprons et le col de Banyuls.
  • 507  Le comté de Roussillon est né à l’époque wisigothique.
  • 785  Gérone se livre à Charlemagne. Deux frères, Libenci et Assinari, fondent le monastère de Sant Quirze de Colera. Ils obtiennent de Charlemagne un précepte attribuant divers biens au monastère.
  • Le monastère sera à l’origine du peuplement des hautes vallées de Banyuls.
  • 878  Guifred le Velu, comte d’Urgel, de Cerdagne et de Conflent, reçoit de Louis le Bègue, roi des Francs, les comtés de Barcelone et de Gérone. Il est considéré comme le créateur de la Catalogne et sa dynastie durera jusqu’en 1412. Son frère Miro reçoit le comté du Roussillon.
  • 935 :  Consécration de l’église du monastère.
  • 981  Banyuls entre dans l’histoire par un précepte de Lothaire (roi des francs). Ce dernier concède au duc Guifred (comte de Roussillon-Empuries) “les terres désertes” situées le long de la mer à Collioure et Banyuls, de Peyrefite à Querroig, Sailfort, Madeloc et Cosprons. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le terme désigne un territoire et non un village.
  • 991  Il semble que nos vallées aient relevé du comté du Roussillon jusqu’en 1248, et ensuite du comté d’Empuries-Peralada. 

Jusqu’au Traité des Pyrénées

Du XIe au XIIIe siècle, nombreuses donations au monastère de Sant Quirze sur les deux versants des Albères. Le monastère favorisera le peuplement des vallées et en percevra longtemps des redevances.

  • 1197  La vallée de Cosprons et la paroisse des Abeilles, du bord de mer jusqu’au sommet des crêtes, sont mentionnées dans le contrat de mariage de Ramon de Castell-Rossello et de Saurimonde de Peralada comme appartenant à la famille de Castell-Rossello. Première mention de l’église de la Rectorie.
  • 1223  Guilhem de Pau, vassal du comte d’Empuries, seigneur de la haute-vallée (les Abeilles).
  • 1246  Donation à l’ordre du Temple (Mas Deu) de terres dans la basse vallée.
  • 1248  Les comtes d’Empuries exerceront leur seigneurie sur la basse vallée jusqu’à la Révolution française.
  • L’autorité spirituelle sur la haute vallée est détenue par le monastère de Sant Quirze, alors que la basse vallée est plutôt sous celle de Sant Pere de Roda. Au milieu du XIIIe, le territoire de Banyuls apparait-il structuré en deux entités relevant de deux autorités différentes.
  • 1276  La vallée de Banyuls relève du comte d’Empuries, sujet de Pere II, mais Jacques de Majorque lui fait savoir qu’il tient la vallée en fief pour lui et qu’il n’est pas autorisé à y lever des impots. Appartenant donc au royaume de majorque, Banyuls devient jusqu’en 1344 une zone frontalière.
  • 1290-1298  Constructions des tours royales (Madeloc, Massane t Querroig) qui surveillent la zone frontalière. Madeloc et Massane peuvent communiquer par signaux avec le palais des rois de Majorque à Perpignan.
  • 1344  Fin du royaume de Majorque. Le Roussillon revient sous la souveraineté des comtes de Barcelone, rois d’Aragon.
  • XIVe  C’est dans la seconde moitié du XIVe siècle que furent édifiés les six tours dites comtales qui permettaient aux habitants de la basse vallée de se réfugier en cas de danger : tours des mas Battle, Sagols, Reig, Pagès, tour de la Rectorie et tour du Puig del mas.
  • 1462  En échange d’un prêt au roi d’Aragon, les troupes de Louis XI occupent le Roussillon et la Cerdagne. La seigneurie de la vallée de Banyuls est annexées à la Capitainerie de Collioure jusqu’en 1493; au depart des troupes françaises.
  • Au XVe siècle La population de nos vallées diminue; il ne reste qu’une trentaine de foyers, soit 200 personnes environ au début du XVIe siècle; et ce nombre sera stable jusqu’au début du XVII siècle.
  • 1635  Début de la guerre franco-espagnole qui débouchera sur le Traité des Pyrénées et le rattachement du Roussillon à la france.
  • 1642  Après la prise de Collioure et de Perpignan par l’armée française et la reddition du fort de Salses, l’armée espagnole se retire par le col de Banyuls.
  • 1652  Une garnison d’une quarantaine d’hommes est installée dans la basse vallée (Puig del mas, mas Battle, Mas Reig), à la charge de la population qui doit s’endetter pour les nourrir et loger les officiers à Collioure.. C’est le début d’une présence militaire qui durera jusqu’à la deuxième moitié du XIXe siècle.
  • 1659  Le traité des Pyrénées est signé, le Roussillon est rattaché à la France. Il a pour conséquence, en décembre 1661, l’instauration de la gabelle,  un impôt sur le sel. La contrebande du sel va se développer sur toute la frontière de Banyuls à Prats-de-Mollo et fera de Banyuls une “république contrebandière “ jusqu’au XIXe siècle.

Nouveaux aménagement sur la côte rocheuse

  • 1660  Conférence de Céret qui règle la frontière au cap Cerbère (et non au cap de Creus ou cap Béar). Le négociateur Pierre de Marca, archevêque de Toulouse, s’appuie sur un géographe latin du Ier siècle, Pomponius Mela, qui situe à Cerbère la limite de la Gaule …
  • 1702  La seigneurie de Banyuls est restituée au comte d’Empuries.
  • 1720  La peste se déclare à Marseille. La surveillance du littoral se renforce, avec un poste à Peyrefite et un sur les crêtes de Paulilles.
  • 1737  La contrebande s’intensifie avec le tabac. Une brigade de douaniers est mis en place.
  • 1744  Guerre de succession d’Autriche : l’escadre anglaise basée aux Baléares croise en Méditerranée. La présence de soldats favorisent le peuplement de la basse vallée : artisans, pécheurs …
  • 1776  La population des vallées atteint 110 foyers environ.
  • 1787  Achèvement de la route de Collioure à Port-Vendres. Son prolongement jusqu’à Banyuls attendra un siècle !
  • 1789  L’intendant de la province préconise la création d’écoles, l’encouragement de la culture de la vigne et de l’olivier et la réalisation d’une route pour désenclaver la vallée de Banyuls.
  • 1793  L’armée espagnole du général Ricardos envahit le département des PO et prend Collioure et Port-Vendres. Nombreux raids et pillages des habitants sur l’Ampurdan.
  • 1794 Reconquête de l’ensemble du Roussillon par les troupes du général Dugommier. Reprise de Collioure et de Banyuls.
  • 1866  Troisième traité de Bayonne. Malgré la contestation espagnole qui veut fixer la frontière à Peyrefite, celle-ci est matérialisée entre le Cap Cerbère et la punta del Ocell
     

XIXème siècle 

  • 1790  Création du département des Pyrénées-Orientales
  • 1835  Phare du Cap Bear
  • 1851  Oidium à Llansa
  • 1852  Oidium à Banyuls (6 ans de misère)
  • 1858  Le rail arrive à Perpignan
  • 1860  Arrivée du train à Port-Vendres
  • 1861  4 terroirs sur la côte rocheuse classes en vallées : Banyuls, Cosprons, Port-Vendres, Collioure
  • 1862   Economie rurale dans les PO à 85 % viticole – 5% pastorale
  • 1872  Loi dite Arago crée la catégorie des VDN
  • 1875  Usine de dynamite de Pauliles
  • 1876  Inauguration de la gare de Banyuls
  • 1878  Gare de Cerbère
  • 1878-1880 Phylloxera – reconstitution du vignoble avec des plants américains. La pêche, les travaux publics (route stratégique, fortifications de Madeloc, …) et la gare de Cerbère absorberont le trop plein de main d’oeuvre. L’émigration vers les grandes villes et l’Algérie fera baisser la population.
  • 1882  Construction du Laboratoire Arago par le professeur Lacaze-Duthiers.
  • 1885  Aquarium ouvert au public
  • 1888  Ouverture du sanatorium à Banyuls (Oeuvre des Hospices Hélio-marins).
  • Gare internationale de Cerbère-Port-Bou
  • Décret instituant la commune de Cerbère

XXème siècle 

  • 1903  Appellation Banyuls Vin doux naturel
  • 1912  Création du nom de Côte Vermeille (Octave Mengel)
  • 1913  Route Cerbère-Banyuls
  • 1932  Hôtel Le Belvédère du Rayon vert – Cerbère
  • 1938  Il existait dans le cru Banyuls plusieurs caves coopératives :
    • 2 à Cerbère 
    • 1 à Collioure 
    • 1 à Port-Vendres 
    • 5 à Banyuls : la Banyulencque, Banyuls Union, les Producteurs, les Vignerons et l’Etoile. 
  • A côté des coopératives il y avait un nombre important de producteurs en cave particulière.
  • Quelques producteurs et coopératives avaient une petite activité de vente directe (fûts, bonbonnes, bouteilles) de vins mais la plupart des ventes se faisaient « en gros », par l’intermédiaire des nombreux courtiers spécialisés dans le commerce du Banyuls, vers les nombreux négociants majoritairement implantés  à Perpignan et à Sète, aussi à Port-Vendres et Béziers.
  • 1939  Retirada : exode des réfugiés espagnols de la guerre civile

Création du GICB

“Le GICB a été créé en 1950, dans un premier temps pour unifier l’offre et éviter ainsi la spéculation et dans un deuxième temps pour améliorer la qualité en organisant la vinification et l’élevage de l’ensemble des vins produits.”

Les vins des Hospices « Castell des Hospices » dont une partie était destinée à être vendue aux enchères comme à Beaune avec le retentissement médiatique adéquat étaient entièrement issus des vieilles vignes du Bureau d’Aide Sociale dont les grenaches noirs de la Soulane et les vieux carignans des plats aujourd’hui disparus faisaient merveille,

La vinification par mutage sur marc était réalisée dans les cuves centenaires à la structure remarquable et malheureusement cachées par le récent aménagement du Mas Reig,  L’élevage était réalisé en bourguignonnes neuves entreposées à la cave souterraine du mas Reig, le vin collé au blanc d’œuf était mis en bouteille sur place et vendu après plusieurs années d’affinage.
 
Ainsi la qualité était préservée au maximum et la mention « mis au domaine » pouvait être apposée. Les vins obtenus étaient dotés de remarquables nez de réduction comparables aux vieux bourgognes ainsi que d’une longueur en bouche peu ordinaire, ils déroutaient les consommateurs et les professionnels habitués au côté oxydatif  présent jusqu’alors dans les Banyuls. Le potentiel d’oxydo-réduction, très bas, avait d’ailleurs été étudié par les stations œnologiques de Perpignan et Bordeaux.  ! »  (Extrait Jules Campadieu).

 

1950-1961

  • Le 10 septembre 1950 est la date fondatrice du GICB avec 47 délégués.
  • Le 28 septembre adhésion de la cave Les Vignerons.
  • 18 747 hectolitres de vins  en 1951
  • 17 056 hl en 1952
  • 16 338 hl en 1953
  • 11 286 hl en 1954
  • 23 000 hl en 1955
  • 26 500 hl en 1956
  • Le Syndicat de défense du cru Banyuls aménage un stand sur le bord de mer à Banyuls.
  • 1956 : exclusion de la cave Les Vignerons
  • 1959 : la production moyenne du Cru est de 39 000 hl
  • 1960 : démission de la cave l’Etoile
  • 1961 : proposition de créer une nouvelle AOC les « Côtes de Banyuls ».

1962-1964

  • 1962 : Appellation Banyuls Grand Cru codifiée par l’INAO
    • Création d’un club de promotion du Banyuls : la confrérie Vineuse « Als Templers de la Serra ».
    • Une nouvelle bouteille est créée.
    • Restructuration du GICB
    • Achat de 1000 muids et 1000 barriques qui constituent l’ossature de la cave du Mas Reig.
    • Construction de la grande cave de Banyuls – achat de la cuverie bois à Byrrh.
  • 1963 : les Dominicains sortent du GICB
    • Les caves « les Producteurs » et « Banyuls Union » créent « l’Union des Producteurs »
    • A Cerbère les caves coopératives « Le Terroir » et la Société Vinicole se regroupent et fusionnent.
    • Abandon du projet de transport des foudres par mer d’Argelès à Banyuls, suite à l’incertitude de la météo et le fait qu’aucune compagnie d’assurance n’a voulu assurer le risque.
    • Un foudrier de Perpignan démonte et remonte les cuves dans la grande cave.
    • 1963  Plan Racine, plan d’aménagement du littoral du Languedoc Roussillon destiné à favoriser le tourisme
    • 1964 : Changement de nom pour Groupement Interproducteurs du Cru Banyuls

1965-1968

  • 1965 : rupture du débouché commercial de 12 000 hl de Banyuls Grand Cru par Suze (Pernod)
  • Production de 35 000 hl
  • Mauvais résultat commercial à cause du réseau de vente
  • Faillite de Bartissol qui conduit les Vignerons à mettre son vin sur le marché de Banyuls – le repreneur de Bartissol, Crémieux, arrête les ventes de Banyuls
  • Crise au sein des Dominicains (2 ans de divisions avec occupation des locaux par des CRS …)
  • Les affrontements entre l’Etoile et le GICB d’une part, les Dominicains et le GICB d’autre part, débouchent sur la création du Syndicat Indépendant du Cru Banyuls en 1963. 3 coopératives (l’Etoile, les Dominicains, les Vignerons) et 4 producteurs isolés y adhèrent.
  • 1964 : crise financière au GICB et avec le Crédit Agricole.
  • 1967 : distribution de bons de nourriture – la misère gagne les vignerons au cours de l’Hiver. Départ du Docteur Parcé et démission de la mairie.
  • Nouveau plan de redressement
  • 1968 : scission chez les Dominicains avec la création de la cave Les Vignerons Colliourencs.

1970-1980

  • 1970 : développement du réseau revendeurs : 7 commerciaux et des multicartes.
  • 1970  OGAF 1 (organisation groupée d’aménagement foncier)
  • 1971  AOC Collioure
  • 1971 : ventes aux particuliers et participations aux grandes foires – quelques coopérateurs s’impliquent dans la vente directe – idée d’un prix unique entre la vente sur place et les expéditions – un client propose la création d’une force de vente pour démarcher les particuliers. Plusieurs volontaires déclarent une partie de leur récolte en AOC Collioure.
  • Unification syndicale des 3 syndicats du cru
  • Conformément au Plan de redressement la fusion est refusée par les caves de Cerbère et de Port-Vendres. Nomination d’une commission de réconciliation qui aboutit à la création du GIE Comité de Coordination des Producteurs du Cru Banyuls qui possède la représentation syndicale du cru. GIE à 50 % GICB / 50 % par la Fédération  des 2 syndicats hostiles au GICB : le Syndicat des Vignerons Indépendants du Cru présidé par André Centène et le Syndicat des amis du Docteur Parcé présidé par Louis Ferrer.
  • Catastrophique récolte
  • Campagne collective qui fédère les caves du Cru et permet de prévoir une cotisation de publicité : les ventes remontent en 1980
  • Création de la SICA des Vins du Roussillon dont le but est d’associer dans une même structure les coopératives fournisseurs (GICB, Cellier du Rivesaltais, Groupement Aspres Roussillon) et y faire entrer quelques distributeurs (Casino et SGCC puis Auchan) – lancement du Banyuls perlé
  • 1973  Création du canton de la Côte Vermeille
  • 1974  Création de la Réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls : 6,5 km de rivage, s’étend sur environ 2 km vers le large – en 1977, sa gestion était remise au Conseil Général des Pyrénées- Orientales – en 1978, mise en place d’une super-réserve au coeur de l’espace protégée (reserve intégrale).
  • 1976  Centre de soins et de rééducation Cap Peyrefite

1978-1997

  • 1978 : le GICB quitte Port-Vendres pour s’installer à Banyuls
  • 1979  Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO), zones de protection spéciales (ZPS) du réseau Natura 2000 (Massif des Albères).
  • 1980  Acquisition du site de l’anse de Paulilles (32,5 ha) par le Conservatoire du Littoral (Protection du littoral français).
  • 1981 : les ventes plafonnent, les tarifs ayant du mal à répercuter les hausses de prix du vrac.
  • La Récolte du Cru est de moins 30 000 hl
  • 1982 : plus grande récolte du cru à 60 000 hl
  • 1982  Zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) et secteurs délimités caractérisés par leur intérêt biologique remarquable. 7 ZNIEFF en bordure du parc : les falaises de Banyuls à Cerbère (148 ha), les falaises du cap Oullestrell (44 ha), les falaises du cap Cerbère (18 ha), les falaises du Racou à Collioure (24 ha), le cap Béar (156 ha) et les falaises de Collioure à Port-Vendres (22 ha)
  • 1985-2000  Installation et droits de plantation par l’INAO
  • 1986   Incendie  
  • 1992 : la coopérative « Les Vignerons » adhère au GICB en fusionnant avec l’Union des Producteurs. Le GICB achète du vrac aux Dominicains à partir de 1995
  • Un syndicat unique des producteurs est créé  en 1992 et prend la place du Comité de Coordination des Producteurs de Banyuls
  • Début 1980 fin de la campagne du personnage Banyuls devant une certaine lassitude. Certains producteurs n’acceptent plus de payer de cotisations pour la publicité.
  • Pour ces raisons, le Comité de Coordination décida d’abandonner la publicité collective et de la remplacer par des Relations publiques. Organisation de rencontres gourmandes avec la venue de chefs prestigieux au Mas Reig. Création en 1986 de l’Académie des Vin de Banyuls et de Collioure
  • 1988  Carte pédologique des sols de l’appellation au 1/10000 (L. Brive)
  • 1991/1995  OGAF 2
  • Prime à l’arrachage en 1989-90 avec 28 ha arrachés (dont Grenache blanc : 19,78 ha/Grenache noir : 6,83 ha)
  • 1993  Label Paysage de reconquête (loi du 8-1-1993) – Protection et mise en valeur du paysage. Ministère de l’Environnement. Attribué au Syndicat de Défense du Cru Banyuls (partie prenante dans un projet de chantiers d’insertion destinés à réhabiliter les savoirs techniques des « muraillers », nécessaires à la réhabilitation des terrasses.) : Vignerons sculpteurs de montagne à Banyuls (AME – Prix méditerranéen du paysage) subvention de 150 000 francs (23 000 €), qui avait permis de conforter les murettes et les peus de gall sur 6 kilomètres.
  • 1993  Classement en site du cirque des collines de Collioure
  • 1995  « les vignerons sculpteurs de montagnes » affirment leur projet de « restaurer la grande muraille”; les MAE, puis plus tard les CTE leur permettent alors de bénéficier d’aides pour réaliser des travaux d’entretien et de réfection de l’architecture du vignoble. « Sites du goût », « site Odyssea », « port de terroir », etc. Banyuls semble avoir adhéré à toutes les démarches de valorisation de son patrimoine…
  • Dans les années 1990, des destructions de terrasses ont fait l’objet de quelques procès verbaux de la DIREN.
  • 1996 : les caves coopératives, GICB, SIB, Cellier des Templiers fusionnent en créant une coopérative à sections
  • 1997 : création de la Cave de l’Abbé Rous

 

Projet agro-environnemental avec le développement de “vignes pare-feu”. Lancée par les services de l’Etat, l’expérimentation pilote de ces nouvelles vignes devaient permettre de limiter la propagation des incendies et sa rentabilité économique devaient garantir sa longévité. Le financement des opérations est assuré à 80 % par l’Etat et l’Union européenne, les 20 % restants étant fournis par les communes en autofinancement. Les vignobles ainsi plantés sont confiés aux viticulteurs qui en font la demande, avec pour seul contrainte un contrat moral par lequel l’exploitant s’engage à entretenir sa vigne pendant une dizaine d’années.

  • Les vignes pare-feu ont joué un rôle économique important notamment à travers l’appellation Collioure. Néanmoins se pose la question de la conservation du patrimoine paysager induit par la viticulture classique banyulencque. Ces vignes ont été créés ex nihilo ou bien sur des parcelles dont les aménagements en terrasses ont été détruits. Elles bouleversent complétement les paysages des parties escarpées en amont versant montagneux où elles tranchent avec le maquis.
  • La Chambre régionale d’agriculture coordonne depuis 1996 le projet agri-environnemental. Les viticulteurs s’engagent par contrat à réaliser certaines actions et bénéficient d’une aide financière. Par un contrat de 5 ans, les viticulteurs s’engagent à réaliser des travaux de maintien, d’entretien et de refection de l’architecture du vignoble. En contrepartie, ils bénéficient chaque année d’une prime fixe à l’hectare.
  • 2001  Demande de classement au paysage culturel de l’UNESCO : 
  • Rivage Méditerranéen des Pyrénées
  • 2003  Site classé de la vallée de la Baillaury, à Banyuls
  • 2009  Documents Sites classés des vignobles de la Côte Vermeille (CAUE)
  • En 2009, les mesures agri-environnementales proposées (MAET) sont d’environ 200 € à l’hectare. L’évaluation prend en compte des estimations en zones mécanisables. “ Elles ne sont pas adaptées à notre territoire et ne permettent pas à la profession de faire face à des charges d’exploitation croissantes »
  • Décret n° 2009-1338 du 28 octobre 2009 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Collioure »
  • 2012  Signature de la Charte paysagère au Mas Reig
  • Réunion de présentation : Changement climatique par les chercheurs de l’INRA
  • 2013  Dossier et appel au député européen
    • Fin 2019 : Intervention de la Région Occitanie - Lancement du projet de développement territorial du vignoble de la Côte Vermeille (Syndicat du Cru / Reconquesta Côte Vermeille)
HISTOIRE DES VINS CÔTIERS
  • 1581  La fille de Charles Quint (Dona Maria) réside au château de Collioure. Elle se voit offrir par les Consuls : 1 bota de vi vermell - 1 bota de rancio - 1 bota de Muscat ...
  • 1818  La Casa Bernadi envoit au Comte Ricard à Paris 1 caisse de 10 bouteilles de vieux Grenache – 1 fût de 180 litres de vin blanc, vieux de 12 ans
  • 1820  3 caisses de 12 bouteilles de vin rancio – dix setiers de vin vieux
  • 1830  Bercy demande des vins secs. Le commissionaire demande que les vins de Collioure et de Banyuls soient mutés à l’eau de vie titrant 22° et que l’on caramélise pour obtenir la couleur ambrée “qui attire touts les regards”.  
  • 1826  Inventaire Nomdedeu : 82 futailles – certaines ont des vins de 5 ans d’âge. 47 tonneaux de 480 litres de vin rouge de Grenache/8 tonneaux de 320 litres de vin blanc/des dames-jeannes de vin vieux rouge et de Grenache muté (40 francs) – de vieux rancios de 5 ans (70 francs)
  • 1834  Annuaire des PO : “place des vins de Collioure et de Banyuls au 1er rang mais produits en petite quantité”. “Les négociants les transforment parfois en Malaga ou en Porto, ce qui permet de doubler leur prix après 3 années de fût”. Les vins secs de Grenache sont vendus façon Bourgogne.
  • 1840  Moitié des vins consommés sur place – moitié exporté
  • Selon les cartes de Cassini de la seconde moitié du XVIIIe siècle, seule Collioure et l’actuel Port-Vendres paraissent viticoles, les plantations restant presque toutes dans un contexte littoral. La vigne est absente à Banyuls et Cerbère. Si on examine les cadastres napoléoniens levés quelques années plus tard début XIXe, la vigne occupe aux alentours de 8 % du territoire de Banyuls et Cerbère. Les vignes commencent à coloniser les versants puisqu’en 1850 leur superficie représente 2 000 ha. 5 000 ha en 1880.
  • 1840  Sté Littéraire et agricole du Roussillon : “terroirs réputés de la méditerranée occidentale : Alicante, Malaga, Creus Cadaques – Grenache de Banyuls … Prix élevés des vins qui est cause de leur imitation si bien réussie qu’il est parfois difficile de distinguer les vrais du faux … Ces imitations sont faites avec des raisins noirs auquels on ajoute avant fermentation de 10 à 12 litres d’alcool par hectolitre de vin. Les faux vins de Madère ou de Porto sont fait exactement pareils avec en sus de l’alcool et du sucre et d’infusion de noix vertes …”.
  • 1845  La dénomination “vin rouge exporté” est celle d’un vin de cette couleur, qui peut-être légèrement alcoolisé, si l’on en croit M. Chaptal, ex-ministre impérial. Il préconise aux méridionaux l’agrappage des raisins avant fermentation, et leur conseille d’ajouter du sucre et de l’alcool …
  • 1857  Michel Reig avec les frères Pams – achètent des vins du Roussillon – vin vieux année 1857 – avec le Danton part pour Rio avec des vins du Roussillon façon Bourgogne et des caisses de vins de la côte façon Porto vieux et de l’eau de vie. Offre pour acheter du vin muté à 3 ° à 65 francs et celui muté à 7° à 70 francs. – indique la présence dans la cave de François Py d’un “rosalis” au gout moelleux à 76,80 francs. L’acheteur demande s’il doit prendre du vin de Banyuls rancio de 4 ans au prix de 55 à 60 francs la charge.
  • 1865  Journal des PO concernant le prix des bouteilles : Champagne 4 francs / rancio de Banyuls de 5 ans 2,75 francs/ Malaga, Muscat et rancio de Cosprons : 2,50 francs / Bordeaux 2 francs / Banyuls ordinaire : 1 franc.
  • 1867  Moniteur viticole – expo universelle de Paris “ Appelés improprement Porto français, les vins côtiers luttent à armes égales avec les meilleurs vins espagnols ou portugais quand ils arrivent à l’âge respectable de 8 à 12 ans, les rancios secs ou doux peuvent être mis en lumière sur toutes les bonnes tables”.
  • 1870  Encépagement : 75 % de Grenache – 10 % de carignan et raisin blanc ou Muscat – les vins de plus de 18 ans sont conservés en fût – ils sont l’apanage des négociants qui les commercialisent à un prix double ou triple des vieux rancios ou des vins mutés ayant 3 ou 4 ans d’âge.
  • 1872  Loi dite Arago crée la catégorie des VDN
  • 1873  Vins médicinaux – la marine nationale achète à Venture Reig 600 hl pour ses hôpitaux à la place du Malaga.
  • 1878  Acheminement des vins de François Py de Cosprons et ceux de Carbonnel qui présente du rosalis récoltes 1837 et 1842 qui obtiennent la médaille d’or avec ceux de Venture Reig (vin rouge rancio doux de 1862 et vin rouge façon Porto vieux 1859)
  • 1871  Arrivée de l’abbé Rous – trouve des financements pour la construction de l’église de Banyuls – négoce de vins sous le titre “Oeuvre du vin de messe”. Vin de bonne compagnie.
  • 1889  L’abbé Rous vend à Paul Oliver celliers et magasins : 860 hl de vin ordinaire – 424 hl de rancio sec ou doux – 686 hl de Muscat vieux (idem pour Nadal à Port)Vendres). Après le décès de l’abbé Rous : Oeuvre de Saint Georges avec comme emblème un navire aux voiles déployées ou chaque éléments porte en son sein la spécificité d’un des produits vinicoles : rancio, vieux, sec, doux ….
  • 1890  Vente des dernières réserves de l’Oeuvre du vin de messe : vin ordinaire – Grenache muté – rancio 3-4 ans – Grenache vieux.
  • Disparition du vin blanc – affaiblissement du Muscat – place dominante au Grenache
  • 1896  Bouteilles étiquetées et marque : Monich aîné (deux mains entrelacées) / Paul Oliver (Banyus Saint-Paul) / Hippolyte Marty (Banyuls Saint-Thomas) / Jean Parcé (Caves de la Croix Rouge) / Jean Monich (Banyuls produit naturel du sol) / François Reig (Banyuls tonique et fortifiant / Charles Selhatter ( Natural wine frenels – Polillas) / Jules Ferrand ( Banyuls or Port-Vendres) / Jean Migne (Banyuls Association catholique) / Gaston Pams (Banyuls et Port-Vendres vignoble) / Jules Doutres (Myrrhis Banyuls) / Trilles Louis ( Banyuls ) actuellement cave l’Etoile).
  • 3 000 ha plantés en 30 ans issue de la spécialisation du Roussillon en viticulture. La vigne occupe alors les deux tiers de la superficie totale des 4 communes (qui est de 8 000 ha).
  • La crise du phylloxéra ne laissera que 500 ha de vigne dix ans plus tard. La reconstruction va être lente et difficile. On retrouve 3 000 ha en 1965.
  • “du coup, de Collioure jusqu’à Banyuls et Cerbère, la montagne apparaît comme un spectaculaire escalier. Le réseau de murettes du vignoble de Banyuls représenterait près de 6 000 km à son apogée à la fin du XIXe siècle.”
  • 1900  Exposition universelle de Paris – 420 propriétaires exposants du Roussillon – Médaille d’un “vin vieux de Collioure” de 1806.
  • Edmond Bartissol (Sté des vins naturels du Midi)
  • 1901  Propriétaires éleveurs et négociants constituent un syndicat – 178 adhérents – syndicat des propriétaires des vins de Banyuls 
  • 1902  Marque Banyuls déposée au tribunal civil de Céret par les 4 communes.
  • 1904  Association de 422 propriétaires côtiers se forme et passe contrat pour 7000 hl 
  • Indicateur Charles Gervais/Côte rocheuse : 63 % de propriétaires possédant de 1 à 2 ha / 26 % de propriétaires de 2 à 5 ha / 21 % de propriétaires plus de 5 ha
  • Fraude avec des mistelles additionnées de sucre et d’eau …
  • 1905  Inauguration de la cave Bartissol à Matifoc, pour favoriser la coopération entre viticulteurs et négociants.
  • 1907  Accord entre syndicat des propriétaires (Bartissol) et l’association des propriétaires négociants pour délimiter l’aire de production du Banyuls : même cépages – sol identique – même humidité marine pour un produit de finesse et de fruité. Délimitation officielle du territoire du cru Banyuls.
  • Des propriétaires dont les vignes à Taillelauque, pierefite, Pauliles, la plage d’en rameaux Mallol, la plage du Forat, Port Valenti, plage de Sainte Catherine n’étaient pas desservis par une voie carrossable organisent l’arrivée des vendanges en barque catalane.